Vitrage
et baies vitrées
23.08.2008 22:09
Châssis bois, aluminium
ou PVC, simple vitrage, ou bien double, voire triple vitrage,
verre faiblement émissif, autonettoyant, acoustique, sécurit,
à contrôle solaire
l'industrie du vitrage propose
aujourd'hui un choix très large de produits dans lequel
il est facile de se perdre. Quel vitrage choisir pour une construction
bioclimatique ?
Chaque modèle de vitrage doit pouvoir répondre à
un problème spécifique : atténuer ou bien
capter le rayonnement solaire, isoler un espace et se protéger
des vents froids
Choix
des menuiseries
Le bois est le matériau le plus écologique
pour la fabrication des menuiseries : matériau naturel,
renouvelable, consommant peu d'énergie grise (700kWh/tonne)
et facilement recyclable. Pour les essences exotiques, leurs provenances
d'une forêt gérée durablement doivent être
certifiées par le FSC ou le PEFC.
Les fenêtres en bois n'ont pas à être traitées
contre les insectes (qui s'y attaquent rarement), mais contre
les champignons, cependant les traitements insecticides et fongicides
classiques sont en général très toxiques.
Un traitement écologique suppose d'utiliser le matériau
brut rétifié (chauffer à très haute
température pour le sécher à plus de 85%),
soit de le traiter par des sels de bore spéciaux pour imprégnations
avant de recevoir une peinture ou un vernis écologique.
L'absorption d'humidité doit être freiné pour
empêcher le bois de trop travailler, le traitement doit
être homogène et laisser le bois respirer pour permettre
à l'humidité de s'évaporer.
Matériau durable : bien entretenu et protégé
des intempéries, une fenêtre en bois tiendra plusieurs
dizaines d'années
L'aluminium est
également un matériau intéressant notamment
pour les parties extérieures des menuiseries et des serres.
C'est aussi un matériau recyclable, mais qui utilise une
très forte énergie grise (33700kWh/tonne).
Les menuiseries en
PVC sont à bannir : matériau de synthèse
produit à partir d'hydrocarbure, sa fabrication est lourde
en énergie grise (20930kWh/tonne), il peut émettre
des COV et est difficilement recyclable.
En terme de mise en uvre,
la fenêtre doit être posée le plus en retrait
possible de la façade pour la protéger de la pluie.
De plus, le raccord entre la menuiserie et la paroi (maçonnerie,
pré-cadre en bois
) est un point à surveiller.
Ce raccord est souvent la source de pont thermique ou de faiblesse
dans l'étanchéité de la maison. Le cadre
des menuiseries doit toujours se raccorder parfaitement aux matériaux
d'isolation et au pare-pluie et lorsque c'est nécessaire,
ces derniers doivent se retourner pour rejoindre la menuiserie.
Avant de monter le châssis, la baie de la paroi ou le précadre
doit recevoir dans son pourtour un joint d'étanchéité
contre les infiltrations d'air. On utilise en général
un ruban gonflant en mousse polyuréthane opérant
une parfaite étanchéité par la pression du
châssis, ce matériau a le défaut d'émettre
des molécules nocives, comme les formaldéhydes.
Plus écologique ce joint peut être comblé
par de la jute, du coco, de l'étoupe de coton ou de lin.
Ces matières laissent respirer le joint en régulant
l'hygrométrie, elles gonflent en cas de forte humidité,
celle-ci les traverse et s'évapore sans former de poche
humide qui abîmerait la paroi ou le châssis. Après
la pose des menuiseries, un joint de finition et un chambranle
viennent finir le raccord entre la baie et la paroi.
Réchauffer : le principe de l'effet
de serre
Le verre permet de piéger les rayonnements solaires, laissant
pénétrer l'ensemble de ses rayonnements, mais par
contre en arrêtant ou interceptant tous les rayonnements
thermiques, rayonnements infrarouges, proches ou lointains émis
en retour par l'air, les objets et les matériaux, ayant
absorbé cette énergie solaire. C'est le principe
de l'effet de serre. Le rayonnement solaire ayant traversé
le vitrage se transforme en chaleur en réchauffant l'air
et les matériaux qu'il irradie (en excitant leur molécule),
les rayonnements thermiques émis vers l'extérieur
par ces matériaux sont arrêtés (ou serrés)
par le verre. Ce phénomène permettant de piéger
la chaleur est appliqué par de nombreux systèmes
de chauffages bioclimatiques. On peut ainsi orienter des baies
au soleil de manière inclinées perpendiculaires
au soleil pour profiter le mieux de l'ensoleillement, l'orientation
des pièces doit varier en fonction du résultat rechercher
: soleil dans les chambres le matin, le midi dans la cuisine,
l'après-midi dans le séjour
La façade sud est celle qui capte le plus de rayonnement
en hiver, elle doit donc posséder le vitrage transmettant
le plus de rayonnement possible. Un simple vitrage peut transmettre
85% du rayonnement, un double vitrage 75%, il réfléchit
ou absorbe le reste. Les pertes par réflexion dépendent
de l'angle d'incidence du verre, les pertes par absorption dépendent
de l'opacité du verre et de sa teneur en fer. Les verres
à forte teneur en fer ont un faible taux de transmission.
La couleur verte des bords indique une teneur élevée
en ions ferreux. Cette capacité de transmission énergétique
d'un vitrage est appelée le facteur solaire (g). Il représente
le pourcentage de rayonnements transmis par rapport aux rayonnements
reçus. Il varie en fonction du type de vitrage, certains
vitrages sont conçus pour réduire la transmission
lumineuse, d'autres pour la favoriser. Cette valeur doit être
donnée par le fabriquant, elle est très importante
pour calculer les apports énergétiques d'une baie
vitrée. Il ne faut pas la confondre avec le coefficient
de transparence ou de transmission lumineuse qui mesure uniquement
la lumière visible transmise. Pour réchauffer les
pièces situées au sud en hiver, le vitrage devra
posséder un bon facteur solaire (g).
Se protéger du soleil : le contrôle
solaire
Contrairement à la façade sud, les façades
est et ouest reçoivent peu d'apports en hiver et trop en
été. On y prévoira donc des vitrages bien
isolants et avec un facteur solaire faible. Certains vitrages
dits "à contrôle solaire", tout comme certains
verres réfléchissant ou teinté possèdent
cette propriété limitant le rayonnement solaire
et le facteur (g)
Isoler
Au nord, les fenêtres ne reçoivent aucun rayonnement
direct, mais elles sont aussi de grandes dépensières,
laissant fuir beaucoup plus d'énergie qu'une paroi bien
isolée. Cependant, la résistance thermique des vitrages
s'est considérablement améliorée depuis quelques
années, comme tous les matériaux de façade.
On doit particulièrement tenir compte de son coefficient
de transmission thermique U (en W/m².K) pour le calcul des
déperditions de l'enveloppe.
Ainsi les doubles voir les triples vitrages sont devenus des matériaux
communs, l'épaisseur des lames d'air et l'utilisation de
gaz rare comme l'argon ou le krypton ont aussi amélioré
ces performances. Enfin sont apparu des double vitrages comportant
un film métallique réfléchissant la chaleur
sur une des faces intérieures, ces vitrages sont appelés
à "faible émissivité", ils ont
l'avantage de supprimer les radiations froides venant de la paroi
vitrée et les mouvements de convection qu'elle entraîne.
Malheureusement l'amélioration de la résistance
thermique des vitrages s'accompagne d'une diminution du facteur
solaire. Il faut donc mieux privilégier cette résistance
pour les vitrages situés au nord à l'est et à
l'ouest et préférer un vitrage avec un bon facteur
solaire au sud.
La résistance
mécanique, l'acoustique, le coût, la facilité
de mise en uvre, d'entretien et de remplacement sont d'autres
critères importants dans le choix du vitrage mais qui vont
au-delà de notre propos.
Voici quelques valeurs moyennes des propriétés
de différents vitrages :
Propriétés
moyennes des vitrages : |
|
|
-
Simple vitrage clair de 4mm:
|
|
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
5,9 W/m².k
87%
|
-
Double vitrage simple 4/6/4:
|
|
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
3,3 W/m².k
73%
|
-
Double vitrage simple 4/16/4:
|
|
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
2,8 W/m².k
73%
|
-
Triple vitrage simple 4/12/4/12/4:
|
|
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
2 W/m².k
66%
|
-
Double vitrage à faible émissivité
4/12/4:
|
|
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
1,8 W/m².k
67%
|
-
Triple vitrage à faible émissivité
4/12/4/12/4:
|
|
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
1,4 W/m².k
60%
|
-
Double vitrage à isolation renforcée par gaz
rare 4/12/4:
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
1,1 à 1,8 W/m².k
65%
|
-
Triple vitrage à isolation renforcée par gaz
rare 4/12/4/12/4:
|
Coefficient de transmission thermique (U):
Facteur solaire (g):
|
|
0,5 à 0,8 W/m².k
60%
|
|
|