Il existe de multiples alternatives écologiques aux classiques murs en parpaing isolé par un doublage en polystyrène, explorons ici l’une d’entre elles : la brique monomur. Quels sont ses avantages et ses limites ? Comment tiré profit de ses propriétés ? Comment la mettre en œuvre de façon efficace ?
La brique monomur est un bloc de maçonnerie constitué de fine couche de terre cuite renfermant des lames d’air en alvéoles multiples, ce qui lui donne de nombreux avantages, elle permet d'isoler et de construire avec un seul produit porteur et isolant, rivalisant sans conteste avec le complexe parpaing/isolant intérieur/placo en terme de coût, de confort hygrothermique, de bilan environnementale et d’économie d’énergie.
La brique monomur apporte aussi une inertie thermique acceptable, tant pour le confort d'hiver que le confort d'été. Elle accumule la chaleur en période diurne pour la restituer en période nocturne. L’été, elle absorbe la chaleur du jour, évitant ainsi une surchauffe, et la restitue lorsque le logement est ventilé la nuit (avec un déphasage d’environ 12 heures). En hiver, le mur capte la chaleur et la rayonne progressivement.
Elle joue le rôle de régulateur hygrométrique, ajustant le taux d'humidité de la maison et procurant une atmosphère confortable. Elle absorbe et accumule 16 fois moins d'eau qu'un mur classique isolé par l'intérieur.
Comme matériaux isolant, une mise en œuvre soignée permet de limiter les ponts thermiques au niveau des liaisons mur/plancher, mur/refend, etc. Ceci évite les risques de condensation des parois froide, sources de moisissures.
C’est un matériau sain, imputrescible, ses caractéristiques mécaniques et thermiques demeurent intactes après une inondation. En contact avec la terre, il protège de champ électrique émis par les câblages encastrés.
Comme matériau incombustible, elle ne dégage pas de fumée toxique en cas d'incendie.
Son isolation est durable dans le temps, inaltérable, elle ne craint aucun parasite ni rongeurs. Enfin c’est un produit naturel qui peut être recyclé ou retourné à la terre sans polluer.

Elle a, en revanche, le défaut d’être un isolant acoustique médiocre (atténuation de 50dB) par rapport au parpaing avec doublage (70dB)
Par ailleurs, sa fabrication demande une énergie grise équivalente voir supérieur aux maçonneries traditionnelles (700 kW/m3)
Les points singuliers comme les saignées, les chaînages et autres joints doivent être soigné pour éviter les ponts thermiques.

Voici quelques valeurs moyennes des propriétés de la brique monomur:

- L’énergie grise de sa fabrication est d'environ 700 kW/m3 (cuisson à 1000° pendant 8 heures). Son transport dépend de la distance parcourue.

- Le coefficient de perméance à la vapeur d'eau est de 10;

L'inertie de la monomur est moyennement importante, (capacité thermique de 202 Wh/m3/k) elle offre un bon compromis comme matériaux porteur, isolant, respirant et offrant une certaine inertie. Contrairement à la brique de terre crue, la brique monomur n’est pas le matériau idéal pour construire un mur-capteur du fait de sa faible masse et de sa résistance à la diffusivité, c’est avant tout un matériaux d’isolation. Cependant ce n’est pas non plus le meilleur des isolants. Une paroi très isolante possèdera au minimum une résistance thermique de 5m2. C / W. Les meilleur monomur, et les plus épais ont une résistance de 3 à 3, 5m2. C / W, ce qui est trop juste pour une construction bioclimatique ou basse énergie. Cependant cette lacune peut être comblé pour les parois exposées au nord et aux vents dominant d’hivers, par l’ajout d’un isolant extérieur, permettant d’améliorer le bilan thermique finale de la construction. Des isolants comme le liège ou la fibre de bois (chevillée-collée) à l’extérieure peuvent être enduit directement en continuité avec la monomur.

Revêtements courants pour la brique monomur:
Coté extérieur, la brique peut recevoir un enduit traditionnel à base de terre, chaux ou autre matériaux perspirant pour une meilleur hydrothermie. Les enduits d'imperméabilisation monocouche à base de ciment sont à éviter.
Coté intérieur, on peut appliquer aussi tout type d'enduit compatible avec le support terre cuite (enduits à base de liants hydrauliques ou enduits plâtre ou plâtre allégé, enduits terre et chaux, etc...), plaques de plâtres collées type fermacell sur lesquelles on applique une peinture bio ou à l'argile, ou tout autre revêtements non-bloquants. (exit les peintures glycero, le papier peint lessivable…)

Mise en œuvre :
Les blocs de terre cuite monomur sont montés à joints minces de mortier-colle à l'aide d'un rouleau distributeur (de 1 à 3 mm). Les joints verticaux à emboîtement peuvent être assemblé à sec, ou rempli de mortier, ou encore en coller par un mortier de joint mince.

Traitement des Points Singuliers
Tous les points singuliers peuvent être traités par des accessoires, des briques particulières, des rupteurs de ponts thermiques destiné aux appuis de fenêtres, seuils, linteaux, coffres pour chaînages et poutres porteuses en béton…permettant d'avoir une isolation continue depuis la semelles de fondation jusqu'à la toiture sans avoir à découper les briques. Ainsi il existe :
- Des linteaux en U conçu pour l'intégration des chaînages en béton
- Des briques pour poteau et raidisseur verticaux
- Des arrêts de chaînages destinés au coffrage des rives de plancher
- Des briques d'ébrasement pour la réalisation des tableaux, et des briques à feuillure, des seuils pour recevoir les menuiseries…
- Des coffre de volet roulant..

Entretien
Le Monomur a l'avantage d’être un matériau durable et de conserver son pouvoir isolant pendant toute sa durée de vie. Elle résiste aux dégradations mécaniques, chimiques ou biologiques. Ses contraintes d’entretien se résument donc à ceux des couches de revêtements intérieur et extérieur.

Fabricants
De nombreux fabricants de produit en terre cuite proposent des briques monomur (Imerys,Bouyer Leroux, Wienerberger…), celle fabriquée par Bellenberg est considérée comme la plus isolante (meilleur lamda) du marché.